Biblioteca PGR


PP382
Analítico de Periódico



BERNARDI, Alessandro
La lutte contre la récidive dans le système pénal italien / Alessandro Bernardi
Revue de Science Criminelle et de Droit Pénal Comparé, Paris, n.3 (juillet-septembre 2015), p.573-594


DIREITO PENAL / Itália, POLÍTICA CRIMINAL, REINCIDÊNCIA

Dans le but de réduire le taux de récidive, le modèle italien fait appel à l’utilisation alternée — diachronique et parfois même synchronique — de deux stratégies opposées de politique criminelle. La première, de nature répressive, prévoit le renforcement des mesures de sûreté et l’élévation du niveau de sévérité de la peine. La seconde, centrée sur l’indulgence, mise à la fois sur la réduction maximale du nombre des personnes soumises à la réclusion et sur l’abréviation de la durée de l’emprisonnement. La stratégie répressive, qui recueille le consentement presque unanime de l’opinion publique, mise sur l’effet d’intimidation intrinsèque aux mesures pénales, sur l’efficacité neutralisante de la détention et sur son aptitude potentielle à la rééducation du condamné. La stratégie opposée, en partie inspirée par la condamnation prononcée par la CEDH contre l’Italie à cause de la situation de surpeuplement chronique des prisons italiennes, est fondée sur l’idée que les mesures de détention au lieu de faciliter la rééducation du condamné en favoriseraient plutôt la désocialisation et la récidive. Dans leur dimension absolue, ces deux stratégies de politique criminelle présentent également des inconvénients et s’exposent à des critiques. De surcroît, une synthèse réfléchie dans ce domaine est rendue plus difficile par la dimension émotionnelle et irrationnelle qui caractérise souvent les choix de politique criminelle.